Obtenir un prêt professionnel peut ressembler à une épreuve d’obstacles pour de nombreux entrepreneurs. Entre la constitution du dossier, les entretiens et l’attente anxieuse d’une réponse, le processus peut sembler interminable et parfois décourageant. Mais quels sont exactement les critères scrutés par les banques lorsqu’elles évaluent votre demande de prêt professionnel ? Dans les paragraphes qui suivent, nous nous plongerons au cœur des éléments clés que les institutions financières considèrent lors de l’examen des demandes de prêt. De la santé financière de votre entreprise à votre plan d’affaires en passant par vos antécédents en matière de crédit, nous vous promettons une exploration détaillée qui pourrait bien éclairer votre chemin vers l’obtention de ce prêt tant convoité.
La rentabilité et le chiffre d’affaires du projet
Un prêt professionnel est un crédit accordé par une banque pour financer un projet de création d’entreprise ou de développement. Lors de l’analyse d’une demande de prêt professionnel, les banques scrutent en premier lieu la rentabilité prévisionnelle du projet, que ce soit pour des personnes morales telles que les TPE, PME, commerçants, artisans, etc. Elles veulent s’assurer que l’entreprise sera capable de générer suffisamment de revenus pour couvrir ses charges et rembourser le prêt. Pour ce faire, elles examinent minutieusement le plan de financement, le compte de résultat prévisionnel, ainsi que le plan de trésorerie.
Le chiffre d’affaires attendu est particulièrement observé, puisqu’il constitue la source principale de remboursement du prêt. La banque s’intéresse également à la solidité du business model et à la cohérence des hypothèses de revenus. Pour les créateurs d’entreprise sans historique de chiffre d’affaires, la qualité des études de marché et la pertinence des stratégies commerciales sont déterminantes pour évaluer les perspectives de rentabilité.
L’apport personnel et le fonds propre
En termes d’apport personnel, il est recommandé d’avoir environ 25% du montant du projet pour une création d’entreprise et 20% pour la reprise d’une entreprise. Un des premiers critères d’évaluation pour une demande de prêt professionnel est donc cet apport personnel que le demandeur peut injecter dans son projet. Cela démontre son engagement et sa confiance en la réussite de son entreprise. Plus l’apport personnel est élevé, plus la banque sera rassurée quant à la capacité du demandeur à prendre des risques financiers.
Les fonds propres, représentant les capitaux propres de l’entreprise, sont aussi essentiels. Ils incluent non seulement l’apport personnel mais également les bénéfices réinvestis dans l’entreprise, les réserves et les subventions éventuelles. Une entreprise avec un niveau élevé de fonds propres sera perçue comme plus solide financièrement et aura plus de facilité à obtenir un prêt, à condition bien sûr de présenter un dossier solide avec un business plan réaliste.
La relation avec la Banque de France et les impayés
Une bonne cote auprès de la Banque de France est un atout considérable lors de la demande d’un prêt professionnel. Les banques consultent systématiquement les fichiers d’incidents de paiement tenus par la Banque de France pour évaluer la fiabilité d’un demandeur. Un historique d’impayés ou de difficultés financières peut compromettre les chances d’obtenir un financement. En outre, elles vérifient si l’emprunteur est fiché à la Banque de France et s’assurent que ses comptes personnels ne présentent aucun impayé.
Si le demandeur ou son entreprise a déjà eu des incidents bancaires, il est important de les expliquer et de démontrer que des mesures ont été prises pour y remédier. La transparence sur la situation financière, le comportement de paiement antérieur, et l’existence d’économies personnelles ainsi que d’autres revenus peuvent aider à renforcer la demande de prêt et à établir un climat de confiance avec la banque.
Les garanties et cautions exigées par la banque
Pour sécuriser le remboursement du prêt, la banque peut demander des garanties et cautions. Ces dernières peuvent prendre différentes formes selon l’évaluation du risque réalisée par la banque et les besoins de financement de l’entreprise :
- Une hypothèque sur un bien immobilier : la banque peut demander la mise en garantie d’un bien immobilier appartenant à l’entreprise ou aux dirigeants. En cas de non-remboursement du prêt, la banque pourra saisir le bien et le vendre pour récupérer sa créance.
- Un nantissement sur l’outillage ou le stock : la banque peut également demander la mise en nantissement de certains actifs de l’entreprise pour avoir un moyen de recouvrement en cas de défaut de paiement.
- Une caution personnelle : les dirigeants peuvent être amenés à se porter caution pour le remboursement du prêt. Cela signifie qu’en cas de défaillance de l’entreprise, ils devront rembourser personnellement la banque.
- Une garantie apportée par une société de cautionnement : il est possible de recourir à une société de cautionnement qui se portera garante de l’entreprise en cas de non-remboursement du prêt. Cette solution peut être intéressante pour les petites entreprises qui n’ont pas de biens à mettre en garantie.
- Une garantie bancaire : si la santé financière de l’entreprise est jugée insuffisante, la banque peut demander une garantie bancaire pour se protéger. Il s’agit d’une somme d’argent bloquée sur un compte au nom de l’entreprise et qui pourra être utilisée par la banque en cas de non-remboursement du prêt.
En plus de ces garanties, la banque peut également exiger une caution personnelle des dirigeants en complément, ce qui engage leur patrimoine personnel en cas de défaillance de l’entreprise. Il est donc crucial de bien préparer sa demande de crédit en étudiant les besoins de financement de l’entreprise et en établissant un prévisionnel financier solide.
Les ratios financiers et indicateurs de solvabilité
La santé financière globale de l’entreprise est appréciée à travers différents ratios financiers. Ces indicateurs permettent d’évaluer sa capacité à rembourser ses dettes et à faire face à ses échéances à court terme.
Le ratio de solvabilité est l’un des ratios les plus scrutés par les banques. Il compare les fonds propres de l’entreprise à ses dettes et permet de mesurer sa stabilité financière. Un ratio élevé indique que l’entreprise est en mesure de supporter des dettes supplémentaires. Les banques recherchent généralement un ratio de solvabilité égal ou supérieur à 1.
La capacité d’autofinancement de l’entreprise est également analysée par les banques. Elle correspond au montant des bénéfices dégagés par l’entreprise qui peuvent être réinvestis dans son activité. Un taux d’endettement inférieur à 30% est considéré comme excellent et témoigne d’une bonne santé financière.
Les banques s’intéressent également au ratio de liquidité générale, qui mesure la capacité de l’entreprise à faire face à ses échéances à court terme. Il est calculé en divisant l’actif circulant par le passif circulant. Un ratio supérieur à 1 est généralement recherché par les banques.
Le ratio d’endettement est un autre indicateur important pour les banques. Il rapporte les dettes financières nettes de l’entreprise à son EBITDA (bénéfices avant intérêts, taxes, dépréciation et amortissement). Ce ratio permet d’évaluer la capacité de remboursement de l’entreprise et sa résistance aux fluctuations économiques.
Enfin, la couverture des intérêts est un indicateur clé de la capacité de l’entreprise à payer les intérêts de sa dette avec son résultat opérationnel. Un ratio élevé est recherché par les banques car il témoigne d’une bonne capacité de remboursement de la dette.
Ratio | Définition | Objectif recherché |
---|---|---|
Ratio de solvabilité | Fonds propres / dettes | Supérieur à 1 |
Capacité d’autofinancement | Bénéfices réinvestis | Inférieur à 30% |
Ratio de liquidité générale | Actif circulant / passif circulant | Supérieur à 1 |
Ratio d’endettement | Dettes financières nettes / EBITDA | Inférieur à 3 |
Couverture des intérêts | Résultat opérationnel / intérêts | Élevé |